EDITO MAI 2019
Environnement : Le retour à la réalité
Écologie de façade, effets d’annonce, bonnes performances arrangées, mécanismes financiers de lutte contre le changement climatique inopérants… la question environnementale, si pressante dit-on, est devenue un maquis de faux-semblants et d’arrangements verts.
Le miroir aux alouettes réunit des acteurs de choix et en nombre : États, industriels et financiers qui naviguent aux grès de leurs intérêts, vers un horizon que l’on espère meilleur.
Mais en matière d’engagement environnemental, le diable est dans le détail.
Concernant le marché carbone, une lettre de l’ONG Green Finance Observatory, signée par 88 universitaires, enseignants et chercheurs dans le monde, appelle les dirigeants européens à abandonner ce permis de polluer. Le système européen, le premier et le plus important, en vigueur depuis 14 ans, n’a pas permis de réduire les émissions de CO2. Pourquoi ?
Dans ce permis de polluer, le prix croissant de la tonne de CO2 doit inciter les industriels à investir dans des technologies propres. Mais l’extrême volatilité sur ces marchés, de moins de 5 euros la tonne de CO2 à plus de 25 euros entre 2016 et 2019, rend tout signal prix impossible. Les industriels sont incapables d’en déduire une tendance pour définir leurs stratégies.
La finance verte, très dynamique, brille aussi par ses lacunes. Depuis début 2019, près de 70 milliards d’euros d’obligations vertes et sociales ont été émises (dont 80% de green bonds), soit plus de la moitié des montants obtenus en 2018 (138 Mds €). Cette frénésie touche aussi bien les États que les entreprises qui voient des groupes de télécommunications comme Telefonica entrer dans la danse. Le stock mondial de green bonds se chiffre désormais à 500 milliards de dollars, permettant de véritables stratégies vertes. Mais là aussi, le vert tourne à l’épreuve du réel. Aucune réglementation n’oblige l’emprunteur à spécifier ses intentions en matière d’environnement et les quelques émetteurs qui précisent les projets voulus ne mentionnent aucun objectif vert ni clause punitive. A cela s’ajoute l’inclusion d’une utilisation contestée des fonds dans la documentation des obligations.
Les obligations vertes sont des obligations comme les autres.
Si le salut ne vient pas de la finance, la volonté des États offre-t-elle une issue ? Là encore, la réputation environnementale ne paie pas.
La Commission européenne menace de poursuivre en justice la Suède sur la gestion de ses déchets. Le pays se veut pourtant le champion du recyclage et de la valorisation avec seulement 1% de ses déchets allant en décharge.
Mais le droit suédois ne précise pas assez la responsabilité du détenteur de déchets, l’évaluation des propriétés dangereuses et le contenu des permis pour les installations de traitement des déchets. Les chiffres sont faussés.
En matière d’écologie verte, il y a donc loin de la coupe aux lèvres.
Nous croyons agir, mais ce jeu d’illusions confortables est troublé par trop de dissonances.
Chez KERLOG, l’engagement environnemental n’est pas un vain mot et le déchet, une réalité. Nous accompagnons nos clients industriels, collecteurs, récupérateurs et collectivités locales, pour optimiser leur gestion des déchets avec des solutions logicielles actualisées au regard des évolutions réglementaires. Des process efficaces et une vraie connaissance du déchet ne nécessitent pas de maquiller les résultats.
A vos côtés, KERLOG a ce privilège d’agir pour l’environnement.
Jean-Jacques Le Gall, directeur général de KERLOG
BRÈVES MAI 2019
Cuivre recyclé: La Chine va commencer à délivrer les licences d'importation
La Chine ne veut plus être la poubelle du monde. Depuis début 2018, le pays a banni les importations de dizaines de catégories de déchets solides, mettant en crise le circuit mondial du recyclage. Les importations de cuivre recyclé ont ainsi chuté de 52% en volume sur 1 an en mars.
Pour le cuivre recyclé, l’Association chinoise des industriels des métaux annonce que les autorités devraient accepter à partir de fin mai les premières demandes de licences d’importation qui seront délivrées à compter du 1er juillet.
La Chine va définir un nouvel ensemble de normes pour le cuivre, l’aluminium et d’autres matières recyclées… qui n’auront plus statut de déchets solides mais de matières premières.
Ascoval : le repreneur de l'aciérie lui-même en faillite
La reprise de l’aciérie Ascoval par British Steel (Royaume-Uni) a été validée par le tribunal de grande instance de Strasbourg, avec le maintien des 270 salariés du site de Saint-Saulve (Nord).
Le gouvernement et les élus locaux se sont impliqués pour préserver cette aciérie assez moderne. Mais British Steel, touché par les incertitudes du Brexit et quasiment faillitaire, négocierait lui-même un plan de sauvetage avec le gouvernement britannique. Les difficultés ne sont toutefois pas tant au niveau du 2e sidérurgiste britannique qui gagne de l’argent, mais de sa holding américaine, Olympus Steel Ltd.
Recyclage du papier et vie privée, près de la moitié des Français ne trient pas
Selon une étude d’IPSOS, 42% des Français déclarent ne pas trier leurs papiers, craignant de divulguer leurs données personnelles. Par souci de confidentialité, ces papiers sont brûlés ou jetés avec les ordures ménagères. L’éco-organisme Citeo rappelle que les centres trient chaque année 1,3 million de tonnes de papiers avec des équipements automatisés et que les recycleurs finaux les mélangent avec de l’eau pour en retirer l’encre.
Les Français se tournent vers les vêtements d'occasion
Revente entre particuliers, location, mode du vintage et de l’upcycling… le marché des vêtements de 2e main a pesé 1 Md € en France en 2018.
La part des Français ayant acheté des vêtement d’occasion a doublé entre 2010 et 2018, pour atteindre 30%. Les moins de 30 ans sont 2,5 fois plus nombreux que leurs aînés à opter pour ce mode de consommation.
A l’échelle mondial, le marché de la 2nde main progresserait 20 fois plus vite que celui de l’habillement et pourrait atteindre 51 Mds USD d’ici 5 ans.
En France cette tendance est appuyée par la nouvelle loi sur l’économie circulaire, interdisant aux marques et aux enseignes de jeter ou brûler leurs vêtements, qui sera votée fin 2019.
Le Yoyo du cours des matières premières
Le prix du pétrole (brent) a bondit de 27% au 1er trimestre 2019, porté en partie par les baisses de production dans les pays de l’OPEP. L’assouplissement dans la politique des banques centrales a aussi vu s’éloigner la crainte d’un ralentissement économique mondial, soulageant les secteurs de l’énergie et des métaux. L’indice LME (London Metal Exchange) qui intègre les prix des métaux non ferreux (cuivre, aluminium, plomb, zinc, étain et nickel) a enregistré son meilleur 1er trimestre depuis presque 10 ans. Sur 6 mois, les prix de l’aluminium gagnent 6%, quand ceux du nickel ont bondi de 20% depuis début 2019.
Les prix du fer ont augmenté de 26% en 3 mois et poursuivront leur hausse soutenue par la catastrophe minière de Vale au Brésil.