Newsletter Juillet 2019

EDITO JUILLET 2019

Le monde a changé. La société évolue beaucoup plus vite que prévu à mesure que les circuits de la consommation se redessinent, transformant en conséquence ceux du recyclage. L’été sera le vecteur de ces transformations, entre la crise économique qui s’installe et, en France, le cortège des mesures du projet de loi économie solidaire visant à réconcilier économie et environnement.

L’économie mondiale s’essouffle et se prépare à un nouvel ordre. Les banques centrales amassent de l’or pour préparer les prochaines turbulences. Depuis début 2019, la Chine a accru ses réserves d’or de 84 tonnes, équivalent à 3,8 milliards de dollars, pour atteindre plus de 2 000 tonnes, soit autant que la Russie qui en a acheté 175 tonnes en 2018. En Europe, la Pologne a acquis près de 126 tonnes d’or en 2018, faisant plus que doubler son stock, tandis que la Hongrie a décuplé dans la foulée ses réserves après 30 ans d’immobilité. La demande globale en or des banques centrales pourrait atteindre 700 tonnes cette année, après 651 tonnes en 2018 qui constituait un record (+74 % sur 1 an) depuis les années 1960.

Cette frénésie jaune accompagne pour certains États la dédollarisation de leur économie et la volonté d’un nouvel ordre mondial, à l’instar de la Russie qui a cédé une part importante de ses réserves en dollars en 2018, soit environ 100 milliards de dollars.

Mais cette accumulation d’or prépare aussi des heures difficiles. Les alertes se multiplient sur les économies américaine et chinoise, tandis qu’en Europe, l’Allemagne pourrait plonger en récession dès cet automne. La chute de 8,6 % sur 1 an des commandes industrielles en mai, est la plus forte depuis 10 ans, date de la dernière entre en récession de l’Allemagne. En à peine 2 ans, l’économie germanique a été torpillée par le Dieselgate et les normes européennes. En 2019, le marché automobile européen devrait se contracter pour la première fois depuis 2013. Le directeur de développement chez BMW, Klaus Frölich, s’emporte contre l’utopie des voitures électriques : personne n’en veut, sauf les gouvernements. L’économie des Pays-Bas voisins aussi s’essouffle, le moral des industriels néerlandais étant au plus bas depuis 6 ans face à des carnets de commandes en baisse.

En matière de transformation, le politique est à la manœuvre pour le pire mais aussi pour le meilleur avec le projet de loi économie circulaire qui vient d’être présenté en conseil des ministres pour un examen au Parlement à la rentrée. Le texte veut secouer le système de collecte et de recyclage qui ronronne depuis 30 ans selon la secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson. Au centre du texte, une refondation de la REP étendue à d’autres secteurs (jouets, articles de bricolage, de sport, mégots de cigarettes, lingettes, quads, deux-roues, emballages utilisés par les professionnels, produits de construction…) et l’obligation d’incorporer des matières premières recyclées dans certains produits. Fabricants et distributeurs se verront imposer un bonus-malus sur leurs éco-contributions pour les inciter à créer des produits moins gourmands en matière. L’incorporation de matières recyclées bénéficierait d’un bonus. Un indice de réparabilité des équipements électroniques et électriques verra le jour et les invendus non-alimentaires et utilisables ne pourront plus être jetés. Cette dernière mesure concerne notamment la mode.
Enfin, la consigne des bouteilles plastique redéfinira ce circuit de consommation/recyclage pour atteindre l’objectif européen de 90 % de collecte en 2029, contre 57 % aujourd’hui en France. Les bacs jaunes se videront d’une partie de leur contenu alors que les collectivités ont investi dans des centres de tri. Mais la solution de la consigne qui marchait très bien pour le verre jusque dans les années 1980, s’impose pour juguler l’hérésie du plastique. Elle pourrait d’ailleurs être élargie au verre et aux cannettes métalliques.

Accompagnant ces transformations continues de notre environnement économique, KERLOG vous souhaite un bel été, un peu à l’écart de la marche du monde. Cette parenthèse vous permettra de bien réfléchir aux meilleures options à prendre pour l’avenir. Car pour le secteur du recyclage, la rentrée sera animée. KERLOG sera aux avant-postes.

Jean-Jacques Le Gall, directeur général de KERLOG

BRÈVES JUILLET 2019

Soprema ouvre une usine recyclant des déchets plastiques jusqu’ici non traités pour produire des panneaux d’isolation

Dans le port autonome de Strasbourg, Soprema, fabricant de produits pour le bâtiment (étanchéité, isolation…), vient de dévoiler la 1ère usine française de recyclage chimique des déchets d’emballages en plastique non recyclables (résine PET opaque et emballages complexes), représentant un investissement de 7 M€. Baptisée Sopraloop, cette unité produit des polyols au prix du marché, qui servent à la fabrication des panneaux d’isolation.

Soprema s’affranchit ainsi de l’industrie pétrochimique et, fort d’une capacité de production de 25 000 tonnes de polyols, pourra en vendre à terme à d’autres fabricants de mousse polyuréthane.

KERLOG, éditeur-pilote auprès du gouvernement sur Trackdéchets

Le ministère de l’Environnement viendra le 10 octobre au Club Utilisateurs de KERLOG pour présenter Trackdéchets, le nouveau site de dématérialisation du bordereau de suivi des déchets dangereux (BSD).

Cet outil dont les API sont développées avec KERLOG, en pointe en la matière, facilite l’édition et la transmission des bordereaux, permet de suivre en temps réel les déchets sans relances ni travail d’archivage, et de vérifier si une entreprise partenaire est bien autorisée à traiter les déchets.

Eramet s’équipe avec la plate-forme de drones de Delair pour une gestion numérisée de ses mines

Eramet (France) vient de signer un accord-cadre avec le fabricant de drones et de logiciels d’analyse d’images Delair (France) pour un pilotage numérisé et en temps réel de ses mines. La solution delair.ai délivre une analyse d’images d’une précision centimétrique pour construire de véritables jumeaux numériques des sites.

L’objectif pour Eramet : piloter en temps réel l’exploitation, suivre les stocks de minerais, planifier rapidement les projets d’extraction et garantir la sécurité, la conformité réglementaire et la protection de l’environnement.

Eramet et Delair font aussi de la R&D pour unifier les données de surface et de sous-sol pour savoir où creuser et planifier la production. L’ajout des données géologiques et de l’intelligence artificielle sur la plate-forme permettra ainsi de piloter des mines 4.0. Cette amélioration de la productivité délivre une empreinte environnementale réduite.

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