Infantilisation de la profession
Une réunion organisée en juillet, en catimini, au ministère de l’Écologie entre les services de Brune Poirson, les fabricants de boissons, leur éco-organisme Citeo et leur cabinet de lobbying Plead, visait à définir une stratégie pour l’adoption de la consigne des bouteilles en plastique, notamment au Parlement. Son compte rendu a fuité.
Au menu, des arguments simples et percutants pour rassurer les collectivités, le souhait du gouvernement d’instaurer la consigne dès la fin 2022 et la volonté d’une consigne mixte recyclage des bouteilles en plastique/réemploi des bouteilles en verre, ce dernier ne servant qu’à rendre le premier plus acceptable !
Ce calendrier accéléré devait empêcher des essais comparatifs complets une fois que les collectivités auraient mis en place l’extension des consignes de tri des emballages classiques.
Un jeu de dupes où la voix des professionnels est sans valeur. Mais les masques sont tombés.
Les industriels évoluent
Une nouvelle dynamique émerge dans le secteur industriel, après des années 2018 et 2019 transitoires.
La mise en place de pratiques de production plus vertueuses progresse, notamment avec l’écologie industrielle où plusieurs entreprises échangent localement les flux d’énergie et de matière, ainsi que des services, pour minimiser leurs pertes de production. Ces mutualisations ont presque triplé en France depuis 2013, passant de 46 à 120 aujourd’hui.
Les premières actions concernent la mutualisation des déchets, achats, stations de lavage… tandis que des synergies plus complexes impliquent, par exemple, la récupération de chaleur fatale. Ces actions doivent être soutenues et pérennisées.
Les modes de production s’engagent dans une transformation de long cours. Mais il ne faut pas attendre une révolution. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la consommation mondiale de charbon se maintiendra à son niveau actuel durant les 10 prochaines années, soit à 7,7 milliards de tonnes par an, contre 4 milliards en 2000.
Automobile : l'écueil américain
Dans l’automobile, la prochaine mauvaise nouvelle pourrait venir d’outre-Atlantique. En 2019, les ventes de voitures aux États-Unis ont baissé de 1,6 %, avec 17,1 millions de véhicules vendus. Le marché américain arrive à une fin de cycle, après un pic à 17,55 millions d’immatriculations en 2016.
L’érosion des ventes se poursuivra en 2020, impactant en retour le secteur du recyclage par la baisse de consommation de ferrailles. Par ailleurs, la production automobile a dévissé de 9,3 % en Allemagne en 2019, tandis que les ventes d’automobiles au Royaume-uni ont baissé de 2,3 %.
Le palladium s'arrache sur le marché, pour les besoins de l'industrie automobile
Les prix du palladium grimpent en flèche, portés par la demande de l’industrie automobile et les problèmes d’exploitation minière de l’Afrique du Sud. Le pays, parmi les principaux producteurs de platine, est frappé par des coupures de courant récurrentes après de fortes pluies ayant détrempé les stocks de charbon.
L’once de palladium a atteint les 1 973 dollars, dépassant le record historique de l’or à 1 921 dollars.
Les nouvelles normes antipollution en Europe et en Chine dopent les ventes de voitures à essence équipées de pots catalytiques utilisant ce métal.
Les acteurs du recyclage doivent anticiper cette recrudescence annoncée.
L'inflation, un calcul bien politique
L’indice des prix à la consommation (IPC) a vu le jour en 1913 pour mesurer l’évolution du coût de la vie. Il a accompagné les politiques de soutien du pouvoir d’achat et l’instauration du SMIG en 1950, indexé sur cet indice.
Cet indicateur focalise alors les luttes sociales, si bien que la CGT crée son propre indice d’inflation en 1972, lequel accorde un plus grand coefficient au logement et ne tient pas compte de la décote de la qualité, jugée contrainte. De fait, cet indice alternatif est de 2 à 4 points supérieur à l’indice officiel.
L’IPC fera office d’échelle mobile des salaires jusqu’en 1982, année de désindexation des salaires sur la hausse des prix. Mais l’IPC suscite une défiance croissante.
Dernière charge en date, les associations UFC-Que Choisir et 60 Millions de consommateurs ont dénoncé le calcul. Les dépenses contraintes (logement, énergie, impôts, assurances…), dont l’INSEE ne tient pas vraiment compte, occupent une part croissante. Celles-ci sont passées de 59 % à 61 % du budget des ménages entre 2012 et 2018.
Un achat immobilier, dont les prix ont augmenté 8 à 13 fois plus vite que les revenus depuis 2000, est ainsi considéré comme un investissement et non une dépense.
Les associations calculent l’IPC sur la période 2014-2018 à +5%, contre +3,65% pour l’INSEE. Un écart qui devient dangereux à la longue..
Les géants de la tech encouragent le travail des enfants dans les mines africaines
Les géants de la tech, Microsoft, Google, Apple, Dell et Tesla bénéficieraient, voire encourageraient en connaissance de cause le travail d’enfants dans les mines de cobalt du Congo (RDC).
Dans ce pays qui représente 60 % de la production mondiale de cobalt, métal essentiel au fonctionnement des batteries lithium-ion, près d’un tiers de la production est issu de mines artisanales où des mineurs de parfois 6 ans, creusent à mains nues. Décès, mutilations… l’association International Rights Advocates a porté plainte contre ces sociétés.
En 2020, notre progrès alimente encore des conditions de travail dignes de l’âge de pierre.
Il n'y aura pas de hausse du niveau de la mer malgré le réchauffement
Les volumes d’eau capturés dans la fosse des Mariannes, zone de subduction entre la plaque Pacifique et la petite plaque Mariana, sont 4,3 fois supérieurs à ceux estimés auparavant.
Dans les régions de subduction, de grandes quantités d’eau s’écoulent à travers les fissures dans la croûte terrestre et le manteau supérieur.
La pression et la température élevées peuvent voir l’eau évoluer sous la forme de cristaux hydratés. Cette eau serait rejetée en partie par l’activité volcanique. Mais une part significative s’enfoncerait dans le manteau terrestre.
La Terre boit ! Et bien plus d’eau entrerait qu’il n’en ressortirait…
La hausse promise du niveau de la mer se fera attendre. D’ici là, il faudra peut-être marcher une cinquantaine de mètres sur la plage à Saint-Tropez pour trouver l’eau !